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Après leur avoir parlé, le Seigneur Jésus fut enlevé au ciel et s’assit à la droite de Dieu. Les Onze sortirent et proclamèrent partout. Le Seigneur agissait avec eux et confirmait leur parole par les signes qui l’accompagnaient.

Marc 16, 19-20

En vignette : Ascension par Rembrandt (1636, Munich, Alte Pinakothek)

Il les accompagne hors de la ville jusqu’à Béthanie.

Il lève les mains et les bénit.

Tandis qu’il les bénit, il se sépare d’eux et il est élevé au ciel.

Ils se prosternent devant lui.

Ils retournent à Jérusalem dans l’exaltation.

Ils étaient continuellement dans le Temple, célébrant Dieu.

Luc 24, 50-53 (Trad. Bible Bayard)

Après son supplice, il s’est présenté vivant, durant quarante jours et par de nombreuses preuves, se rendant visible à eux et leur parlant du Royaume de Dieu. Lors d’un repas, il leur a demandé de na pas s’éloigner de Jérusalem afin d’y attendre que se réalise la promesse faite par le Père et qu’il leur avait transmise …

De la venue du Souffle saint sur vous, vous recevrez une puissance. Vous deviendrez mes témoins dans Jérusalem, en Judée et en Samarie, et jusqu’aux confins de la terre. Ces paroles prononcées en leur présence, il a été élevé et une nuée l’a dérobé à leur regard. Ils scrutaient le ciel, et tandis qu’il s’éloignait deux hommes vêtus de blanc se sont présentés à eux et leur ont dit : Galiléens, pourquoi restez-vous à regarder le ciel ? De la même manière dont Jésus a été emporté vers le ciel, de même il reviendra.

Actes des Apôtres 1, 3-4 et 8-11 (Trad. Bible Bayard)

La glorification du Christ

Elle commence avec sa résurrection : il jouit alors d’un corps glorifié possédant des propriétés nouvelles et surnaturelles. Les premières communautés chrétiennes célébraient la résurrection pendant cinquante jours, du dimanche de la Résurrection à celui de la Pentecôte qui en étaient les deux pôles. L’ascension se rattachait à ce cycle sans être fêtée particulièrement. Elle ne devint une fête indépendante qu’au 4ème ou 5ème siècle suivant les lieux. Sous la nécessité théologique de faire de Jésus non seulement un fils de Dieu mais LE Fils (unique) de Dieu, se développa certainement une volonté de marquer définitivement son origine divine par une évocation de son accession à la Droite, c'est-à-dire l’égal de Dieu. Le corps du ressuscité était en quelque sorte encore trop humain à force de vouloir justement en montrer concrètement la résurrection.

A ciel ouvert … A livre ouvert …

Le retable (16° siècle) de la chapelle de La Houssaye près de Pontivy (56).

A droite les deux panneaux de la Résurrection et de l’Ascension superposés.

Robert Féry ** fait allusion au retable du 16ème siècle de la chapelle de La Houssaye près de Pontivy (56) dont le sculpteur anonyme montre bien l’unité du temps pascal à son origine :

« D’un même mouvement, le Ressuscité surgit du tombeau et, auréolé de gloire, il emporte sa gangue humaine dans la demeure du père. Rien ne l’arrête dans son mouvement vertical, ni les gardes du tombeau stupéfaits, ni les onze apôtres ébahis qui, toujours lents à croire, n’ont pas encore compris que leur Maître a mené à terme sa mission et qu’est venue pour Lui l’heure d’être glorifié.

Sur ce retable, le Christ ne marque pas d’arrêt, d’étape dans son chemin pascal. Une seule trouée, une brèche, et celui qui a été crucifié, mis au tombeau apparaît dans sa mandorle nimbé de lumière, revêtu de la gloire qu’il avait près de son Père dès avant le commencement des siècles." (p. 103).

 

** Robert Féry, "Jours de fêtes - Histoire des célébrations chrétiennes", Ed. Seuil (Points, 2008), Coll. "Sagesses", p. 103.

Retable de la chapelle de La Houssaye : la Résurrection

Retable de la chapelle de La Houssaye : la Résurrection

Retable de la chapelle de La Houssaye : l’Ascension

Retable de la chapelle de La Houssaye : l’Ascension

Lien vers le blog auquel ces trois photos appartiennent et qui donne des détails sur tout le retable : http://www.lavieb-aile.com/article-le-retable-de-la-chapelle-de-la-houssaye-a-pontivy-56-110123223.html

Cinquante ou quarante ?

Cinquante c’est cinq fois dix, l’alliance entre le cinq symbole de l’homme (les cinq extrémités du corps, les cinq sens) et le dix symbole du cosmos maintenu dans sa cohésion par le pouvoir divin (les dix commandements …). Le Christ accédant à la droite du Père marque la profonde union de l’humanité avec son créateur. La venue du Souffle Saint le jour de la Pentecôte marquera cette unité profonde dans l’amour entre le Père et ses Fils de la terre et du ciel pour mener la création à sa perfection.

Il a fallu quarante jours aux disciples pour faire le deuil de Jésus (Actes 1-3). Quarante est un nombre symbolique fréquent dans la bible ; il signifie le temps de la mise à l’épreuve, de la maturation : les quarante jours de Jésus dans le désert après son baptême, les quarante jours du déluge, les quarante années des hébreux dans le désert avant l’arrivée en terre promise. Que faire du corps de Jésus ressuscité pour Luc qui aime donner toutes les précisions sur la vie historique de Jésus ? Il s’intéresse à cette question à deux reprises, dans son évangile et dans les Actes qui y font suite et dont il est aussi le rédacteur.

Dans l’article « Un jeune homme vêtu de blanc », nous avons déjà parlé de ce dernier chapitre ajouté, selon la plupart des exégètes, au texte primitif de l’évangile de Marc probablement au II° siècle (C. Focant, « L’évangile selon Marc », p. 609-611). Luc est donc le seul à évoquer cette ascension qui ne devint une fête indépendante qu’au 4ème ou 5ème siècle suivant les lieux.

Deux tendances théologiques se distinguent ici :

- Quarante jours sont décomptés par Luc, temps de deuil des disciples, avant l’entrée en gloire dans le ciel du Christ devant lequel ils se prosternent : fin du périple terrestre du Fils unique de Dieu qui retrouve sa condition céleste avec promesse d’envoi du Souffle Saint. En attendant, ils se retrouvent pour prier dans le Temple pourtant promis par Jésus à la destruction ! Quelque part les disciples « ont tout faux » et Luc se rattrape dans les Actes en parlant « d’une grande salle où ils avaient l’habitude de se réunir » (Ac 1, 13). L’humain et le divin sont à nouveau bien séparés comme dans l’ordre ancien.

- Ni Matthieu, ni Marc (dans son évangile authentique), ni Jean ne comptent quarante jours pour introduire l’Ascension. Cinquante jours sont décomptés par les premiers chrétiens qui font coïncider la venue du Souffle Saint avec la Pentecôte, fête juive qui elle-même marquait cinquante jours après la célébration de Pessah (Pâque) l’offrande de la nouvelle récolte à Dieu maître de la fécondité et du sol. Belle image pour la venue de l’Esprit qui féconde une nouvelle création ! Cette fécondité du Souffle Saint, ce n’est pas à Jérusalem (Lc 24, 44-49 – Ac 1,4), c’est d’abord sur les routes de Galilée que les disciples sont appelés à la rencontrer (Mt 28, 10 – Mc 16,7).

Ascension par Giotto (Padoue, Chapelle des Scrovegni, 1304-1306)

Ascension par Giotto (Padoue, Chapelle des Scrovegni, 1304-1306)

Le peintre suit les textes de Luc (la nuée sous Jésus, les deux hommes en blanc, les onze apôtres) avec quelques détails supplémentaires pour donner encore plus de poids à la scène :

- La Vierge Marie est agenouillée en prière devant les apôtres (comme à la Pentecôte)

- Le christ est accompagné dans son ascension par des groupes d’anges et de patriarches

- Giotto accentue l’idée d’élévation en montrant les mains de Jésus coupées par l’encadrement de la fresque.

Mystère de l’Incarnation

Ne me touche pas, dit Jésus, car je n’ai pas encore rejoint mon Père. Va dire à mes frères que je monte vers mon Père, votre Père, et mon Dieu, votre Dieu.

Jean 20, 17

Nous avons déjà évoqué ce passage dans l’article « Noli me tangere » (« Ne me touche pas »)

A Marie la Magdaléenne Jésus ne parle pas de retrouvailles en Galilée mais d’une montée vers le Père, ce qui, d’après son enseignement, semble logique comme conclusion de sa vie sur terre y compris après la résurrection. Il n’est pas question d’une scène d’Ascension ! Plus intéressante encore est l’insistance de Jésus à évoquer son Père comme le père de tous, et SON Dieu, comme le Dieu de tous. Il n’est pas question ici de toute puissance partagée à la droite de Dieu. Chez les disciples peut alors s’installer cette idée de compagnonnage durable sur les routes terrestres avec Jésus ; la terre et le « ciel » ne sont pas si loin même s’ils ne relèvent pas de la même perception sensitive : « ne me touche pas » !

Pour Luc, le divin vient d’en haut et est destiné à y retourner ; pour les autres évangélistes, il peut continuer de se rencontrer sur les routes du monde dans toute son humanité. Luc voulait une fin céleste à une histoire qui avait commencé de cette façon. Comme nous l’avons déjà souligné, il est le seul évangéliste à évoquer l’enfance de Jésus dans un luxe de détails merveilleux (Matthieu ne fait une concession à ce type d’évocation qu’avec la visite des Mages). Et si Jésus est appelé à revenir sur terre, ce sera, pour Luc de la même façon (Ac 1, 11).

Pour Luc le mystère de l’Incarnation est du passé, pour les autres évangélistes c’est une réalité toujours vivante !

A ciel ouvert … A livre ouvert …

Mythe ou réalité ?

« Là Héraclès fit dresser un bûcher et après y être monté, il fit mettre le feu. Comme le feu brûlait, on dit qu’une nuée vint se placer sous Héraclès et, qu’au milieu du tonnerre, elle l’enleva dans le ciel. Là il obtint l’immortalité. (Apollodore, 2ème siècle avant JC)

En vignette l’Apothéose d’Héraclès ou Hercule (plafond du Château de Versailles peint par Fr. Lemoyne entre 1733 et 1736). 

L’apothéose est le phénomène par lequel un héros monte au ciel pour être admis parmi les êtres divins. Ici nous avons pu lire et voir l’apothéose d'Héraclès (Hercule pour les romains) mise en scène de façon particulièrement impressionnante. On y remarque cette même nuée que dans Luc, symbole du divin (cf. Ex 13, 21 s.), qui semble emporter le personnage vers le ciel. Dans le domaine de la mythologie classique, on pourrait citer de la même façon l’apothéose de Romulus, fondateur de Rome :

« Après avoir réalisé ces travaux immortels, alors que Romulus tenait une assemblée dans une plaine proche des marais de la chèvre pour procéder au recensement de l’armée, un orage éclata soudain accompagné d’un grand fracas et de coups de tonnerre et il enveloppa le roi d’une nuée si épaisse que sa vue fut soustraite à l’armée ; depuis, Romulus ne reparut plus sur terre … Ensuite, à l’initiative de quelques uns, tous prennent la décision unanime de saluer Romulus comme dieu né de dieu (deum deo natum), roi et père de la cité (regem parentemque urbis) … »

(Tite-Live, Histoire romaine, livre I, 16)

Dans l’Ancien Testament, le prophète Elie bénéficie d’une telle ascension spectaculaire :

Miniature (Bologne)

Ils continuèrent à marcher en parlant. Soudain un char et des chevaux de feu les séparent. Pris dans le tourbillon, Elie monte jusqu’au ciel. Voyant cela, Elisée se met à crier : - Mon père, mon père ! Char d’Israël et de ses cavaliers !

2 Rois 2, 11-12 (Trad. Bible Bayard)

Le Catéchisme de l’Eglise catholique nous en avertit (n°110) : « Il faut tenir compte, pour découvrir l’intention des auteurs sacrés, des conditions de leur temps et de leur culture, des « genres littéraires » en usage à l’époque, des manières de sentir, de parler et de raconter courantes en ce temps-là. « Car c’est de façon bien différente que la vérité se propose et s’exprime en des textes diversement historiques, en des textes, ou prophétiques, ou poétiques, ou même en d’autres genres d’expression. » (Vatican II, Constitution « Dei Verbum » 12, §2)

Les textes de Luc, les seuls relatant l’Ascension (Mc 16, 19-20 est considéré comme un ajout postérieur), peuvent être sans ambiguïté mis au compte d’un langage mythique dont le catéchisme se garde bien d’évoquer la possibilité même, se perdant en circonvolutions.

Toutefois le même catéchisme, oubliant ses déclarations du n°110 quelques dizaines de pages plus loin (n°660) parle de « l’événement à la fois historique et transcendant de l’Ascension.» L’Eglise institutionnelle veut bien envisager des genres littéraires en ce qui concerne l’Ancien Testament (la création en sept jours ! etc …) mais se cabre soudain lorsque l’on veut soumettre le Nouveau Testament à la même analyse littéraire ! Elle a évidemment bâti sa tradition et ses dogmes sur une interprétation littérale de celui-ci, affermissant l’autorité de ses clercs au moyen d’une « Sainte inquisition », rebaptisée « Saint-office » puis « Congrégation pour la doctrine de la foi ».

Pourtant, dans le numéro précédent (659), le catéchisme officiel parle tout de même de symbolisme à propos de l’Ascension : « La dernière apparition de Jésus se termine par l’entrée irréversible de son humanité dans la gloire divine symbolisée par la nuée et par le ciel où il siège désormais à la droite de Dieu.»

Ce n’est pas la nuée mais le rideau de fumée !

Faudra-t-il encore deux ou trois siècles pour que l’Eglise institutionnelle effectue une « révolution copernicienne » à propos de l’interprétation des Ecritures. En attendant, elle pratique la violence de refuser parmi ses fidèles ceux qui ne peuvent faire abstraction d’une incarnation du christianisme dans le monde contemporain avec certes ses faiblesses mais aussi la richesse de ses découvertes et d’une réflexion qui peut être éclairée et désintéressée.

Soudain un char et des chevaux de feu les séparent (2 R 11)

Soudain un char et des chevaux de feu les séparent (2 R 11)

S’emparer du ciel ?

Ils scrutaient le ciel, et tandis qu’il s’éloignait deux hommes vêtus de blanc se sont présentés à eux et leur ont dit : Galiléens, pourquoi restez-vous à regarder le ciel ?

Actes 1, 10-11

« Ne me touche pas » dit le Ressuscité à Marie-Madeleine (Jn 20, 17)

C’est le même verbe grec haptô utilisé dans la Bible des Septante pour marquer l’interdiction de toucher au fameux arbre du Paradis terrestre :

Dieu a dit

Le fruit de l’arbre au milieu du jardin vous n’en mangerez pas et n’y toucherez pas ou vous mourrez

Non vous ne serez pas condamnés à mourir, répond le serpent, mais Dieu sait bien que le jour où vous en mangerez vos yeux s’ouvriront

Vous serez comme Dieu

Vous aurez l’expérience du bon et du mauvais.

Genèse 3, 3-5 (Trad. Bible Bayard)

Langage mythique de toute évidence mais combien porteur de sens pour nous aujourd’hui ! Prétendre être comme Dieu, refuser notre condition humaine limitée dans son expérience et son activité, se regarder « en paradis », courir après des objectifs inhumains imposés de façon totalitaire, comme si notre enveloppe terrestre n’existait plus. Se mettre au-dessus :

« La place qu’il nous est légitime de rechercher et de conquérir en ce monde n’est pas une place sommitale, mais une place adjacente, autrement dit non pas celle du chef, mais celle de l’ami. Dès lors, une vigilance constante est de mise, car pareil projet se voit presque immanquablement pris en défaut, au plus profond de nous-même, par l’ambition la plus basse ; celle, précisément, qui nous fait d’instinct briguer le sommet du haut duquel on domine et on écrase, fût-ce pour les causes qui paraissent les plus relevées. »

François Cassingena-Trévedy. « Etincelles IV – Le couvre-feu » (p. 228, Ed . « Ad Solem », février 2015)

Si vous faites ce que je vous demande, alors vous êtes mes amis. Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ignore ce que fait son maître, je vous appelle amis, car je vous ai transmis tout ce que j’ai entendu de mon Père. »

Jean 15, 14-15

Et Jésus : Si quelqu’un m’aime, il observera mes paroles, il sera aimé de mon Père et nous irons habiter chez lui.

Jean 14, 23

Ce n’est pas dans un ciel plus ou moins mythique, aux places sommitales conquises à coups d’exploits parfois proprement « inhumains » que Jésus et son père nous attendent. Ils viendront dans nos « Galilée », cheminer en ami avec nous sur les chemins de notre pèlerinage terrestre. Tout en marchant avec nous, ils continueront de nous expliquer les Ecritures comme aux pèlerins d’Emmaüs (Luc 24, 28-32)

Alors quarante ou cinquante jours ?

A ciel ouvert … A livre ouvert …

« En reprenant dans son récit de l’ascension du crucifié et ressuscité les images antiques, l’Eglise primitive traçait le portrait de l’anti-héros. Jésus contredit le message de l’autodivinisation de l’homme. Il nous conjure de cesser enfin de prétendre grimper au ciel et acquérir l’immortalité à coups d’exploits herculéens. Dans ses paraboles, il nous invite au contraire à consentir à notre mesure humaine. Pour lui, c’est précisément dans la petitesse de notre réalité terrestre que transparait un fragment du Dieu éternel. C’est en tant qu’humain que chacun de nous peut croire à sa valeur éternelle aux yeux de Dieu. Nul besoin de commencer par se faire dieu pour vivre sa dignité d’homme et pour découvrir la grandeur inaliénable que Dieu nous a conférée. Nul besoin de nous faire autres que nous sommes, alors que nous pouvons vivre paisiblement tels que nous sommes, en créatures de Dieu. »

Eugen Drewermann, « La parole et l’angoisse - Commentaire de l’Evangile de Marc », p. 450 (Voir bibliographie)

A ciel ouvert … A livre ouvert …

Tu es tombé sur terre

écraseur de nations !

toi qui avais dit dans ton cœur :

je grimperai aux ciels

plus haut que les étoiles de Dieu

j’élèverai mon trône

je m’assoirai sur la montagne du rendez-vous

aux confins du Septentrion

je gravirai les cimes des nuages

j’égalerai le Très-Haut –

te voilà plongé dans le Trou

au fonds du puits

Isaïe 14, 12-15 (trad. Bible Bayard)

Note sur le paragraphe « Mythe et réalité »

Si le paragraphe 110 du catéchisme évoque globalement les Ecritures et semble admettre une expression « en des textes diversement historiques », le paragraphe 126 traite plus spécifiquement du Nouveau Testament et déclare l’historicité incontestable des Evangiles :

« L’Eglise tient fermement que les quatre Evangiles, « dont elle affirme sans hésiter l’historicité, transmettent fidèlement ce que Jésus le Fils de Dieu, durant sa vie parmi les hommes, a réellement fait et enseigné pour leur salut éternel, jusqu’au jour où il fut enlevé au ciel ».

Note sur le paragraphe « Cinquante ou quarante ? »

Les trois évangiles synoptiques rapportent les paroles de Jésus sur la ruine prochaine du temple de Jérusalem (Mt 24, 1-3 ; Mc 13, 1-4 ; Lc 21, 5-7) ; celui-ci sera d’ailleurs détruit en 70 par les armées romaines. Mais plus encore, le symbole du temple est amené à disparaître comme Jésus l’annonce à la Samaritaine :

Crois-moi, femme, l’heure vient où ce n’est ni sur cette montagne ni à Jérusalem que vous adorerez le Père… Mais l’heure vient – et nous y sommes – où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité, car ce sont là les adorateurs tels que les veut le Père. Dieu est esprit, et ceux qui adorent, c’est en esprit et vérité qu’ils doivent adorer.

Evangile de Jean 4, 21-24 (Trad. Bible de Jérusalem)

Cette idée sera ensuite développée par Paul :

Or, c’est qui nous qui le sommes, le temple du Dieu vivant, ainsi que Dieu l’a dit : « J’habiterai au milieu d’eux et j’y marcherai ; je serai leur Dieu et ils seront mon peuple » (cf. Ez 37, 27)

2ème lettre de Paul aux Corinthiens 6, 16

Le commentaire de la Bible de Jérusalem fait remarquer que Luc fait débuter son évangile dans le Temple (apparition au prêtre Zacharie) et le fait se terminer au même endroit. Sur le plan littéraire, c’est une belle réussite mais cela marque une certaine incompréhension du message de Jésus. Comme nous l’avons ensuite signalé, il s’est repris dans la rédaction des Actes (1, 13) qui sont d’ailleurs entièrement consacrés à l’action de l’Esprit dans les diverses populations qui accueillent les apôtres ou les disciples.

Mais quelle est donc la vérité historique tant mise en avant par le Catéchisme ?

Compléments

L’Ascension : quand l’archéologie laisse la place à l’exégèse (le lieu présumé de l’Ascension) :

http://www.interbible.org/interBible/decouverte/archeologie/2015/arc_150515.html

Cantate de J.-S. Bach pour la fête de l’Ascension (BWV 11)

https://www.youtube.com/watch?v=mJeqUaqfkYk

Les Pyrénées ariégeoises vues du Piémont entre Pamiers et Mirepoix fin mars 2015

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