Respice, Domine
Jette un regard, Seigneur, sur ton Alliance
et n’abandonne pas définitivement les âmes de tes pauvres !
Debout ! Seigneur ! Prends fait et cause et n’oublie pas les voix de ceux qui te cherchent !
V/ Pourquoi, Seigneur, nous as-tu complètement repoussés ?
Pourquoi cet orage de ta colère sur les brebis de ton alpage ?
(Traduction François Cassingéna-Trévedy)
Respice, Domine, in testamentum tuum
et animas pauperum tuorum ne derelinquas in finem
exsurge, Domine, et iudica causam tuam et ne obliviscaris voces quarentium te.
V/ Ut quid Deus repulisti in finem : iratus est furor tuus super oves pascuae tuae ?
(Ps 73, 20-19, 22-23, V/ 1)
Introït du 19ème dimanche du Temps ordinaire (autrefois 13° dimanche après la Pentecôte)
Photo d’entête : Retable de Leychert (Ariège), 17° siècle. Dieu émerge d’un fronton et regarde tendrement vers son Fils en croix, symbole de la Nouvelle alliance.
Regarde, Seigneur, vers ton alliance
Nous avons déjà évoqué à propos de l’introït Oculi mei du 3ème dimanche de Carême la thématique de l’échange de regards entre Dieu et sa créature. Le rapport étroit entre l’être et son Dieu passe par le regard. Le psaume 24 est éloquent :
15 J'ai les yeux tournés vers le Seigneur : il tirera mes pieds du filet.
16 Regarde (Respice), et prends pitié de moi, de moi qui suis seul et humilié.
18 Vois mon humiliation et ma peine, enlève tous mes péchés.
19 Vois mes ennemis si nombreux, la haine violente qu'ils me portent
http://www.bible-parole-et-paroles.com/2020/03/oculi-mei.html
Tu sauves le peuple des humbles (Ps 17, 28)
Je laisserai chez toi un peuple pauvre et petit ; il prendra pour abri le nom du Seigneur.
Ce reste d’Israël ne commettra plus d’injustice ; ils ne diront plus de mensonge ; dans leur bouche, plus de langage trompeur. Mais ils pourront paître et se reposer, nul ne viendra les effrayer. (So 3, 12-13)
Ces pauvres se révèlent les affamés de sa présence, ceux qui le cherchent :
Ils s'appuieront sur toi, ceux qui connaissent ton nom ; jamais tu n'abandonnes, Seigneur, ceux qui te cherchent. (Ps 9A, 11)
A cette supplique très impérative qui conclut Ps 73, 18-23 et retenue en partie par le texte de notre introït, le Magnificat de Marie en visite chez Elisabeth semble parfaitement répondre :
Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles.
Il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides.
Il relève Israël son serviteur, il se souvient de son amour, de la promesse faite à nos pères, en faveur d’Abraham et sa descendance à jamais. » (Lc 1, 52-55)
Nabuchodonosor fait le siège de Jérusalem, par Hennequin de Bruges. Bible de Jean de Vandeter (14° s.) (Photo Wikimedia commons)
Le Psaume 73 (hb 74)
Le verset de l’introït correspond au premier verset de Ps 73. Cet appel au regard de Yhwh sur son Alliance qu’il a lui-même conclue naît de cet apparent abandon complet, par lui, le Berger d’Israël, de son peuple – les brebis de son troupeau - qui ne peut être que le fait de la colère :
01 Pourquoi, Dieu, nous rejeter sans fin ? Pourquoi cette colère sur les brebis de ton troupeau ?
Tel un berger il fait paître son troupeau, de son bras il rassemble les agneaux, il les porte sur son sein, il conduit doucement les brebis mères. (Is 40, 11)
S’ensuit un exposé de la situation humiliante dans laquelle se trouve Israël (v. 2-9) :
- Destruction du temple d’Israël. Le psaume fait sans doute allusion à la destruction du temple par les Babyloniens en 587 av. J.-C. :
02 Rappelle-toi la communauté que tu acquis dès l'origine, la tribu que tu revendiquas pour héritage, la montagne de Sion où tu fis ta demeure.
03 Dirige tes pas vers ces ruines sans fin, l'ennemi dans le sanctuaire a tout saccagé ;
04 dans le lieu de tes assemblées, l'adversaire a rugi et là, il a planté ses insignes.
05 On les a vus brandir la cognée, comme en pleine forêt,
06 quand ils brisaient les portails à coups de masse et de hache.
07 Ils ont livré au feu ton sanctuaire, profané et rasé la demeure de ton nom.
- Destruction généralisée à tous les lieux d’assemblée du pays :
08 Ils ont dit : « Allons ! Détruisons tout ! » Ils ont brûlé dans le pays les lieux d'assemblées saintes.
Nabuchodonosor détruit le temple de Jérusalem, par Hennequin de Bruges. Bible de Jean de Vandeter (14° s.) (Photo Wikimedia commons)
- L’absence même de signes de la part de Yhwh qui ne parle plus par ses prophètes :
09 Nos signes, nul ne les voit ; il n'y a plus de prophètes ! Et pour combien de temps ? Nul d'entre nous ne le sait !
L’ardente supplique adressée directement à Yhwh reprend comme au v. 1 ; ce rejet de son peuple par Yhwh entraîne le mépris de son Nom et pour combien de temps ? L’ennemi en finira-t-il ? (cf. au v.1 sans fin). On retrouve aussi l’adverbe interrogatif pourquoi.
10 Dieu, combien de temps blasphémera l'adversaire ? L'ennemi en finira-t-il de mépriser ton nom ?
11 Pourquoi retenir ta main, cacher la force de ton bras ?
Suit une sorte d’hymne à la puissance de Yhwh (v. 12-17) qui vient motiver la supplication qui se fait de plus en plus directe ; toi répété neuf fois peut marquer une forme d’exaspération. L’histoire du salut s’inscrit à la fois dans :
- L’exode
12 Pourtant, Dieu, mon roi dès l'origine, vainqueur des combats sur la face de la terre,
13 c'est toi qui fendis la mer par ta puissance, …
Moïse étendit le bras sur la mer. Le Seigneur chassa la mer toute la nuit par un fort vent d’est ; il mit la mer à sec, et les eaux se fendirent. (Ex 14, 21)
Dieu géomètre crée le soleil, la lune et les étoiles. Frontispice d'une bible du 13° s. (Photo Wikimedia commons)
- La création
Marquée par la maîtrise de la mer symbole des ténèbres où régnaient les monstres marins :
13 … qui fracassas les têtes des dragons sur les eaux
14 toi qui écrasas la tête de Léviathan pour nourrir les monstres marins ;
Et marquée par la séparation des eaux et des terres :
15 toi qui ouvris les torrents et les sources, toi qui mis à sec des fleuves intarissables.
17 C'est toi qui fixas les bords de la terre …
Et Dieu dit : « Les eaux qui sont au-dessous du ciel, qu’elles se rassemblent en un seul lieu, et que paraisse la terre ferme. » Et ce fut ainsi. (Gn 1, 9)
A cette séparation des ténèbres aquatiques correspond la séparation des ténèbres cosmiques en jour et nuit et l’apparition subséquente des saisons :
16 A toi le jour, à toi la nuit, toi qui ajustas le soleil et les astres !
17 … l'hiver et l'été, c'est toi qui les formas.
L’ardente supplique renaît ensuite ; aux interrogations (v. 1, 10, 11) succèdent des impératifs très directs pour réveiller la mémoire de Yhwh et susciter son intervention :
18 Rappelle-toi : l'ennemi a méprisé ton nom, un peuple de fous a blasphémé le Seigneur.
19 Ne laisse pas la Bête égorger ta Tourterelle, n'oublie pas sans fin la vie de tes pauvres.
20 Regarde vers l'Alliance : la guerre est partout ; on se cache dans les cavernes du pays.
21 Que l'opprimé échappe à la honte, que le pauvre et le malheureux chantent ton nom !
22 Lève-toi, Dieu, défends ta cause ! Rappelle-toi ces fous qui blasphèment tout le jour.
23 N'oublie pas le vacarme que font tes ennemis, la clameur de l'ennemi, qui monte sans fin.
C’est à la fois le regard de Yhwh qui est revendiqué mais aussi son écoute. Cette situation dramatique dure dans le temps et s’étend dans l’espace, ce qui justifie son intervention rapide.
Le psalmiste en appelle à « l’amour propre » de Yhwh : ce sont des fous (folie contraire de la sagesse des justes selon Yhwh) qui blasphèment (v. 18, 22 comme aussi v. 10). Cette folie monstrueuse rappelle les monstres que Yhwh a écrasés (v. 13-14).
C’est la folie même de la Bête que l’on retrouvera dans l’Apocalypse :
Mais quand ils auront fini de rendre témoignage, la Bête qui surgit de l'Abîme viendra guerroyer contre eux, les vaincre et les tuer. (Ap 11, 7)
Yhwh ne doit pas la laisser égorger la frêle Tourterelle (v. 19) qui désigne Israël, pauvre malheureux, opprimé, avec lequel il a conclu son Alliance (v. 20, cf. 1er paragraphe).
Pour les justes, les yeux de Yahvé, et pour leurs clameurs, ses oreilles. (Ps 33, 16)
Le texte de l’introït
Il ne faut pas se méprendre : si l’auteur de l’introït Respice n’a choisi que quelques extraits du Ps 73, lui-même et les chanteurs avaient à l’esprit la totalité de celui-ci. La composition musicale et l’interprétation s’en trouvent en quelque sorte colorées.
Le compositeur a emprunté les paroles latines au psautier romain.
19 ne tradas bestiis animas confitentes tibi,
animas pauperum tuorum ne obliviscaris in finem.
20 respice in testamentum tuum,
quia repleti sunt qui obscurati sunt terrae domorum iniquitatum.
21 ne avertatur humilis factus confusus ;
pauper et inops laudabunt nomen tuum.
22 exsurge, Deus, iudica causam tuam ;
memor esto inproperiorum tuorum,
eorum qui ab insipiente sunt tota die
23 ne obliviscaris voces quaerentium te.
superbia eorum qui te oderunt ascendat semper ad te.
Respice, Domine, in testamentum tuum
et animas pauperum tuorum ne derelinquas in finem
exsurge, Domine, et iudica causam tuam et ne obliviscaris voces quaerentium te.
Jette un regard, Seigneur, sur ton Alliance
et n’abandonne pas définitivement les âmes de tes pauvres !
Debout ! Seigneur ! Prends fait et cause et n’oublie pas les voix de ceux qui te cherchent !
(Traduction François Cassingéna-Trévedy)
Le premier Domine est ajouté pour marquer dès le début le destinataire de l’imploration. Le second Domine remplace Deus car plus oratoire (souligné par la mélodie).
Le premier ne obliviscaris (v. 19, n’oublie pas) est remplacé par ne derelinquas (n’abandonne pas) pour éviter sans doute une répétition dans ce court texte de l’introït (cf. v. 23).
voces quarentium te – les voix de ceux qui te cherchent - correspond à une interprétation de la bible grecque. La traduction de la Bible liturgique rend compte de la bible hébraïque :
N'oublie pas le vacarme que font tes ennemis, la clameur de l'ennemi, qui monte sans fin. (v. 23). Cf. le v. 4 : l’adversaire a rugi.
« Il en va comme si l’auteur de ce patchwork avait intentionnellement estompé la présence quelque peu obsédante des ennemis et des malheurs pour aboutir à l’expression d’une prière intense, certes, mais incontestablement plus sereine ». (Cassingéna-Trévedy, op. cit. p. 166)
Ces extraits du Ps. 73, à peine modifiés, ont servi aussi à composer le Graduel de la même messe du 19° dimanche du Temps ordinaire.
Einsiedeln, Stiftsbibliothek, Codex 121(1151), p. 324 – Graduale – Notkeri Sequentiae
Ce manuscrit de Einsiedeln (10ème siècle) montre les neumes dessinés au-dessus du texte latin. Le "E 324" (Einsiedeln p. 324) inscrit en marge de la transcription solesmienne ci-dessous indique justement la provenance de l'appareil neumatique transcrit au-dessous de la notation établie par les moines. L'écriture neumatique peut être considérée comme la mise en espace sonore du texte de la Parole.
La mélodie grégorienne
Respice, Domine, in testamentum tuum
Jette un regard, Seigneur, sur ton Alliance
L’intonation sol-ré supérieur est typique du 7° mode. L’écart important formé par cette quinte est renforcée par un neume appuyé (pes quadratus) ; cette interpellation initiale est tout de suite prolongée par la tierce mineure ré-fa (respice). Une courte et rapide broderie sur Domine donne élan et vivacité à cet ensemble qui vient se poser sur le ré supérieur, dominante et teneur psalmodique, pour ensuite revenir au sol, finale du mode. Testamentum tuum est particulièrement développé avec des neumes nombreux et appuyés. Il s’agit de rappeler à Dieu l’importance de cette Alliance (Testamentum) contractée avec son peuple.
et animas pauperum tuorum ne derelinquas in finem
et n’abandonne pas définitivement les âmes de tes pauvres !
Dans la seconde incise la corde do autre corde importante du 7° mode va permettre de développer autour d’elle une récitation paisible sur la tierce la-do. Tuorum (tes pauvres) est plus développé en valeurs appuyées : Dieu doit se tourner vers les siens, « ses brebis » (Ps 73, 1) ; de même pour ne derelinquas in finem qui marque la force de l’imploration. La cadence sur le si (finem) laisse dans une sorte d’attente (sans fin ?)
exsurge, Domine, et iudica causam tuam
Debout ! Seigneur ! Prends fait et cause
Exsurge Domine : Debout ! Seigneur ! Ce lever se fait progressivement en valeurs appuyées jusqu’au fa supérieur (Domine) comme un ressort qui est bandé pour se décharger sur Domine qui atteint le sol sommet mélodique de la pièce ; la prière atteint Dieu « au plus haut des cieux ». La corde do permet ensuite, comme précédemment, une récitation paisible sur iudica causam : c’est plus à la raison qu’à l’émotion qu’il est ici fait appel.
et ne obliviscaris voces quaerentium te
et n’oublie pas les voix de ceux qui te cherchent !
La suite va à nouveau se développer autour de la corde do comme un développement de ce qui précède. Le neume appuyé de et (pes quadratus la-do) souligne l’importance de ce qui va suivre. Le mot quaerentium est très développé, comme précédemment testamentum, mais en degrés conjoints qui confèrent un climat paisible à cette fin de pièce qui appelle à la confiance.
Des hauteurs de son sanctuaire, le Seigneur a regardé ;
des cieux il a observé sur terre,
afin d’écouter la plainte des captifs
et de libérer ceux qui allaient mourir,
pour que soit proclamé dans Sion le Nom du Seigneur
et sa louange dans Jérusalem.
(Ps 101, 20-22. Trad. Psautier de Ligugé)
"Plague Angels and the harpers", "The cloisters Apocalypse", Manuscrit du 14° s. (Photo Wikimedia commons)
Comme interprétation j’ai choisi
- Par un soliste avec défilement de la mélodie : https://www.youtube.com/watch?v=T6IuuOD-RIw
- Par un chœur monastique :
https://www.youtube.com/watch?v=mZX-34c5uqo
Bibliographie
- François Cassingéna-Trévedy, « Chante et marche, les Introïts III », Ed. Ad Solem, 2014, pp.159-170.
Le lecteur désireux d’approfondir se reportera bien sûr à ce livre très complet.
- Jean-Luc Vesco, « Le psautier de David traduit et commenté », 2 tomes, Ed. Cerf, Coll . Lectio Divina, 2011. Tome 1, pp. 660-672
Dieu en majesté entouré du tétramorphe, Missel à l'usage de Langres (15° s.) (Photo Wikimedia commons)
Complément
Yhwh s’est tourné vers son peuple car il s’est souvenu de son Alliance ; il s’est levé pour défendre sa cause et celle d’Israël et rebâtir Sion.
Parole du Seigneur adressée à Jérémie :
« Ainsi parle le Seigneur, le Dieu d’Israël : Écris dans un livre toutes les paroles que je t’ai dites. Car voici venir des jours – oracle du Seigneur – où je ramènerai les captifs de mon peuple Israël et Juda, dit le Seigneur ; je les ramènerai dans le pays que j’ai donné à leurs pères, et ils en prendront possession. »
Voici donc les paroles que le Seigneur a dites à Israël et à Juda :
Ainsi parle le Seigneur : Nous avons entendu un cri d’effroi, c’est la terreur et non la paix.
Interrogez donc et voyez : un mâle peut-il enfanter ? Pourquoi tout homme que je vois a-t-il les mains sur les hanches comme une femme qui enfante ? Pourquoi tous les visages sont-ils soudain livides ?
Malheur ! Il est grand, ce jour-là, à nul autre semblable ! C’est le temps de l’angoisse pour Jacob, mais il en sera sauvé.
Il arrivera en ce jour-là – oracle du Seigneur de l’univers – que je briserai le joug qui est sur ta nuque et je romprai tes liens. Alors, ils ne seront plus asservis à des étrangers.
Ils serviront le Seigneur leur Dieu et David, leur roi que je susciterai pour eux.
Mais toi, Jacob mon serviteur, ne crains pas – oracle du Seigneur –, ne tremble pas, Israël, car je vais te sauver des terres lointaines, sauver ta descendance de la terre où elle est captive. Jacob reviendra, il sera en sécurité, tranquille, sans personne qui l’inquiète,
car je suis avec toi pour te sauver – oracle du Seigneur. Oui, j’exterminerai toutes les nations parmi lesquelles je t’ai dispersé ; et toi, je ne t’exterminerai pas, mais je te corrigerai selon le droit et ne te laisserai pas impuni.
Ainsi parle le Seigneur : Sion, incurable est ta blessure, et profonde, ta plaie.
Nul ne défend ta cause pour qu’on soigne ton ulcère ; pas de remède pour le cicatriser.
Tous tes amants t’ont oubliée, aucun ne te recherche. Oui, comme un ennemi je t’ai blessée – sévère correction ! Sur la masse de tes fautes, tes péchés n’ont cessé de s’accroître. Qu’as-tu à crier à cause de ta blessure ? Ta peine est incurable. Sur la masse de tes fautes, tes péchés n’ont cessé de s’accroître : c’est pourquoi je t’ai infligé cela.
Mais tous ceux qui te dévorent seront dévorés ; tous tes adversaires, oui tous, iront en captivité. Ceux qui te dépouillent seront dépouillés, et tous ceux qui te pillent, je les livrerai au pillage.
Oui, je vais cicatriser et guérir ta plaie – oracle du Seigneur –, Sion, toi qu’on appelle « Expulsée », « Celle que nul ne recherche ».
Ainsi parle le Seigneur : Voici que je vais restaurer les tentes de Jacob, pour ses demeures j’aurai de la compassion ; la ville sera rebâtie sur ses ruines, la citadelle sera rétablie en sa juste place.
Les actions de grâce en jailliront avec des cris de joie. Bien loin de diminuer ses fils, je les multiplierai ; bien loin de les abaisser, je les glorifierai. Ils seront comme autrefois, leur communauté se maintiendra devant moi, car je punirai tous ses oppresseurs.
Jacob aura pour maître l’un des siens, un chef qui sera issu de lui. Je lui permettrai d’approcher et il aura accès auprès de moi. Qui donc, en effet, a jamais osé de lui-même s’approcher de moi ? – oracle du Seigneur. Vous serez mon peuple, et moi, je serai votre Dieu. Voici la tempête du Seigneur ; sa fureur éclate, la tempête s’installe, elle tournoie sur la tête des méchants. L’ardente colère du Seigneur ne se détournera pas avant d’avoir agi et réalisé les desseins de son cœur. Dans les derniers jours, vous le comprendrez.
(Jr 30)
En ce temps-là – oracle du Seigneur –, je serai le Dieu de toutes les familles d’Israël, et elles seront mon peuple.
Ainsi parle le Seigneur : Il a trouvé grâce dans le désert, le peuple qui a échappé au massacre ; Israël est en route vers Celui qui le fait reposer. Depuis les lointains, le Seigneur m’est apparu : Je t’aime d’un amour éternel, aussi je te garde ma fidélité. De nouveau je te bâtirai, et tu seras rebâtie, vierge d’Israël. De nouveau tu prendras tes tambourins de fête pour te mêler aux danses joyeuses. De nouveau tu planteras des vignes dans les montagnes de Samarie, et ceux qui les planteront en goûteront le premier fruit. Un jour viendra où les veilleurs crieront dans la montagne d’Éphraïm : « Debout, montons à Sion, vers le Seigneur notre Dieu ! »
Car ainsi parle le Seigneur : Poussez des cris de joie pour Jacob, acclamez la première des nations ! Faites résonner vos louanges et criez tous : « Seigneur, sauve ton peuple, le reste d’Israël ! »
Voici que je les fais revenir du pays du nord, que je les rassemble des confins de la terre ; parmi eux, tous ensemble, l’aveugle et le boiteux, la femme enceinte et la jeune accouchée : c’est une grande assemblée qui revient. Ils avancent dans les pleurs et les supplications, je les mène, je les conduis vers les cours d’eau par un droit chemin où ils ne trébucheront pas. Car je suis un père pour Israël, Éphraïm est mon fils aîné.
Écoutez, nations, la parole du Seigneur ! Annoncez dans les îles lointaines : « Celui qui dispersa Israël le rassemble, il le garde, comme un berger son troupeau. (Jr 31, 1-10)
(Traduction Bible liturgique)